dimanche 21 septembre 2008

Portobello - Isla Grande

C'est dimanche il pleut à Panama City, je décide de prendre ma voiture de location, cap pour la traversée inter-océanique. En 1h00 je passe de la pluie du pacifique au soleil de l'atlantique, le bonheur. Entre les deux une jungle, bien jungle...verte et touffue avec des lianes et sûrement quelques tarzans en slip panthère. La route est bien défoncée, les gros camions, les bus "diable rouge" slaloment et s'arrêtent à tout moment pour prendre des passagers. La conduite se révèle sportive, la route est en rénovation, la terre rouge suinte de la foret et se mélange à l'asphalte noire. A la radio, la première moitié du parcours s'effectue avec une salsa molle, au milieu je note le changement on passe à la musique créole, les tambours résonnent, je sens que je bascule du coté caraïbe, je préfère. Arrivant près de Colon, l'embouchure du canal, je prends sur la droite direction Portobello, la route se révèle superbe, des vallons claires, une herbe grasse, des zébus et des vaches vacant a leurs occupations et moi avec mon zouk je file tout doux, vitres ouvertes, perles de sueur sur le front, cacahouètes à portée, je ne suis pas mal. Portobello, le village se trouve au bord d'une anse superbe, un fort espagnol garde l'entrée, la place d'armes grouille de monde, c'est la sortie de la messe. l'Église San Felipe abrite un Jésus noir faiseur de miracle. Après sa victoire contre Sugar Ray Léonard, Roberto Duran, le célèbre boxeur panaméen, lui a fait confectionner une cap pour le remercier de sa victoire. C'est étonnant de voir un jésus noir avec des cheveux crépus, il a un faux air de Bob Marley avec la robe de Nana Mouskouri. Il y a une énorme queue pour toucher la vitre derrière laquelle le Christ noir s'est réfugié, dehors les enfants font également la queue mais devant le glacier. Il n'a pas de cornets mais un bloc de glace qu'il râpe, compacte et recouvre de sirop de rose. Les enfants courent dans les rues, les vendeurs haranguent les passants, le soleil écrase par sa chaleur, la musique du bar amplifie le mouvement, je suis à mille lieux de Panama City, le village est vivant, j'ai l'impression d'être dans une nouvelle de Garcia Marquez, les couleurs, le son, l'ambiance, est-ce que je suis arrivé à Macondo?
Je reprends ma route, la faim m'appelle de l'intérieur. Au bord de la route, complètement perdue près d'une rivière une petite auberge, El Caballo Loco, je m'arrête, le patron, un français m'accueille avec un Ricard, il me connaît ? Le poulpe coco est délicieux et le bonhomme heureux de parler sa langue n'est pas timide. Bien repu je reprends ma route direction Isla Grande. La route se fait plus difficile, des hommes à cheval me croisent, les vallons au bord de la mer sont magnifiques, j'aperçois la mer cristalline, les chapelets d'îles et Isla Grande en ligne de mire. Il est 15h00 je ne prends pas le bateau pour traverser, je préfère me baigner avec les enfants face à l'île. J'ai atteint le but de mon périple, le parcours était trop beau, je me laisse la traversée et la découverte de l'île pour une prochaine fois. Je savoure le bonheur de l'inachevé.

4 commentaires:

Stéphanie a dit…

Là vraiment félicitation,le récit est trés captivant!
Va falloir penser à vous faire éditer Mister Américas Bananas,un auteur dans l'âme et une jolie plume...

Cyril a dit…

T'as vraiment le don de dénicher du Ricard dans des endroits improbables toi. Merci pour le descriptif, mieux qu'une postal.

33141:NEWS a dit…

Je me joins aux deux commentaires precedents : chapeau, le style est alerte, les mots sont droles...
Je reviendrai.

Lizeth DURVIN a dit…

Bonjour, je souhaite rancontrer des panameens en France, si qqn connais des Panameens, merci de m contacter au lizeth_paz01@hotmail.com
Merci